La maison familiale du peintre
« J’habite encore la maison où je suis né ; cette demeure est curieusement située aux frontières de la puissante usine du Creusot et de la vaste forêt morvandelle.L’usine du Creusot est toute proche avec ses ateliers bruyants, ses hautes cheminées, ses draperies de fumées ; elle est cachée par une colline sur laquelle viennent mourir les derniers arbres de la forêt morvandelle avec leurs feuillages changeants, les oiseaux, les jonquilles et les eaux vives. »
Raymond Rochette. Ecrit non daté.
« Un peu en dehors du Creusot, le peintre Raymond Rochette habite le type même de ce qu’on pourrait appeler la maison d’artiste.En été, cette maison est blottie dans un nid de verdure, ombragée de tilleuls, tapissée d’ampélopsis. Le balcon, fleuri de glycine, s’ouvre sur un vallon tout bruissant d’eaux vives où s’enfonce, en sinuant, la route d’Autun ; à l’horizon, le Mont Beuvray, si chargé d’histoire.Que les murs de l’appartement soient garnis de tableaux, on s’en doute, mais c’est le vaste atelier où travaille l’artiste qui en est la pièce la plus curieuse : là s’entassent des toiles ébauchées et les études ; des dessins encombrent les meubles où sont posées çà et là des palettes multicolores et des poteries hérissées de pinceaux.Mais si l’on regarde le ciel, par delà la petite colline où s’adosse la maison, on le voit bien souvent teinté de fumées grises et rousses. L’usine du Creusot, cachée par un vallonnement, se rappelle ainsi à son peintre en même temps que le vent du sud qui lui en apporte la sourde rumeur. »
« Raymond Rochette, un peintre de son temps ». Michel Rérolle.